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Victor Orbán a fait de son pays une dictature

 

Depuis bientôt 10 ans, le Parlement européen dénonce les coups portés à la démocratie hongroise par Viktor Orbán. Ce soir, un débat permettra de pointer ces dérives ; peut-être en présence de V. Orbán lui-même.

 

Nous n’oublions pas l’attaque en règle contre les médias et la liberté de la presse dès 2011. En 2012, c’était la réforme constitutionnelle. Déjà, nous pointions : pourquoi l’Union européenne, qui sait si bien se montrer intransigeante pour lutter contre les déficits, est-elle si faible pour défendre ses valeurs fondatrices ? Dès 2013, nous alertions sur le risque de voir apparaître une dictature au sein même de l’Union européenne.

Depuis bientôt 10 ans, la droite européenne fait preuve d’une complaisance coupable envers les dérives de Viktor Orbán, en particulier ses composantes française, allemande ou italienne qui s’opposent à exclure le Fidesz des rangs du PPE. Plus inquiétant encore, aujourd’hui le groupe Renew s’allie au PPE pour refuser une résolution et s’en tenir à un débat.

La liste des atteintes graves aux valeurs européennes perpétrées par Viktor Orbán est pourtant considérable : construction d’un mur interne à l’espace Schengen, autorisation donnée à l’armée de tirer sur les réfugiés, pénalisation de l’aide aux migrants, chasse aux SDF, menaces de rétablissement de la peine de mort, entraves à l’indépendance de la justice et des médias, xénophobie, homophobie, attaques contre la jeunesse, la recherche, l’Université, la culture… Au point que le Parlement européen a demandé l’activation de l’article 7 du Traité.

Avec le coronavirus, le Premier ministre hongrois est allé encore plus loin et s’est octroyé les pleins pouvoirs. Il gouverne désormais par décret, sans contrôle, sans limitation de temps et dans tous les domaines, tout en écrasant encore un peu plus la presse et les contrepouvoirs, et rogne toujours plus les droits des personnes LGBTI

Pour Sylvie Guillaume, présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique, et Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique, « l’Union européenne est fondée sur un ensemble de valeurs et de principes communs qu’il est de notre devoir de protéger et de sauvegarder, à chaque fois qu’ils sont menacés. L’Union européenne ne peut tolérer en son sein une violation aussi flagrante de ses valeurs fondatrices, au risque d’ouvrir la porte à d’autres dérives autoritaires. On le voit déjà en Slovénie où sévit un Premier ministre qui suit les traces de V. Orbán. Sans attendre la fin de la crise sanitaire, l’application de l’article 7 doit se poursuivre et aboutir, et l’arme budgétaire utilisée : même en temps de pandémie, il faut, aussi, protéger la démocratie ! ».

Sylvie Guillaume

Publié le 13 mai 2020 à 12h05


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