75 ans de la libération d’Auschwitz, de l’importance des commémorations
Selon une étude commandée par la Jewish Claim Conference à l’occasion du 75ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, 1 personne sur 6 interrogées n’a jamais entendu parler de la Shoah.
Ce chiffre interpelle. Particulièrement quand on parle d’un génocide qui a fait 6 millions de victimes juives.
A ce chiffre vient s’ajouter à une autre statistique : les actes à caractère antisémite en France ont augmenté de 27 % entre 2018 et 2019 – c’était 74 % entre 2017 et 2018-, selon le Ministère de l’Intérieur.
Dès lors la question qui se pose c’est : comment peut-on en être là au XXIème siècle ? Le défaut d’information à l’ère du numérique serait un argument peu convaincant. Où avons-nous échoué ? Comment ne sommes-nous pas parvenus à transmettre cette Histoire avec un grand H ? Et pourquoi est-elle parfois -trop souvent- contestée ?
L’échec est collectif. C’est celui de l’État, des institutions, des politiques, des associations, des individus à faire connaître cette réalité historique et à lutter contre ce fléau qu’est l’antisémitisme et plus généralement la haine des autres.
L’arsenal juridique existe mais les outils pénaux ne suffisent pas. Il faut y joindre une volonté politique de lutte contre l’impunité des auteurs de ces crimes. En une époque où les derniers survivants disparaissent, il faut également soutenir une réelle pédagogie autour de cette thématique, expliquer ce qui s’est passé, qui ont été les responsables et les conséquences.
C’est pourquoi au-delà de l’importance que revêtent les commémorations pour les victimes et leurs proches, elles sont essentielles pour tous, y compris et surtout pour ceux qui n’ont aucun lien avec les évènements, ceux que l’Histoire n’intéressent pas, ceux qui préfèrent ne pas savoir, et encore et surtout ceux qui nient l’existence même de ce génocide.