« Bregret », chronique d’une déception annoncée
Il y a trois ans maintenant, le Royaume-Uni quittait l’Union européenne après en avoir été membre pendant 47 ans et à l’occasion de ce triste anniversaire, la presse de tous horizons rapportait abondamment les regrets des britanniques liés au Brexit, désormais désignés par un nouveau terme : le « Bregret ».
Sur fond de trop lente reprise post Covid puis de guerre en Ukraine, le pays assiste, démuni, à une situation économique inquiétante avec un taux d’inflation galopant à plus de 10% et une productivité en berne.
Dans ce contexte inflammable, un « brexiter » sur 5 aurait changé d’avis selon un sondage YouGov de novembre. Les partisans du Brexit s’estiment trahis car les promesses de reprendre le contrôle de leurs eaux territoriales et de leurs frontières ne se sont pas concrétisées. Plusieurs choses se jouent ici. Une méconnaissance du fonctionnement de la politique migratoire européenne mais aussi nationale. En effet, concrètement, les Britanniques avaient essayé de verrouiller les possibilités d’arriver par la Manche et ce grâce notamment aux accords du Touquet, signés il y a exactement 20 ans cette semaine. La principale conséquence de ces accords n’est pas la baisse du nombre de migrants irréguliers en Grande Bretagne -la plupart sont arrivés de manière régulière- mais bien l’augmentation continue du nombre de morts dans la Manche.
Il est terrible de mesurer combien les Britanniques ont été bernés par les nombreux chiffons rouges agités par les promoteurs du Brexit et parfaitement fallacieux. Mais il est encore plus terrible que les Premiers ministres successifs depuis la sortie de l’Union, continuent d’en prendre prétexte pour masquer leurs difficultés à juguler la crise sociale sans précédent qui déferle sur le pays.