Fakenews, coronavirus et Union européenne
Le 1er avril, nous avons le réflexe de vérifier les informations que nous recevons, craignant d’être victimes d’un fameux poisson d’avril. Mais pourquoi n’avons-nous pas ce réflexe le reste de l’année ?
A l’heure du coronavirus, les fausses informations, les rumeurs sont légions. Certaines sont anodines, mais d’autres peuvent avoir des conséquences catastrophiques, comme les fausses recommandations médicales. Certaines auront aussi des répercussions sur le long terme, comme celles sur une apathie totale de l’Union dans le cadre de cette pandémie.
Pourtant il existe des sites de « vérifications des faits » ou « factcheking ». Il y a même la journée internationale du factchecking… le 2 avril ! L’UE s’est elle-même dotée d’une page pour démêler le vrai du faux sur le coronavirus.
Le problème avec les fausses informations c’est qu’elles se propagent bien plus vite et beaucoup plus facilement que leurs démentis. Il est donc très difficile de lutter à postériori contre les fakenews. À titre d’exemple, il se dit aujourd’hui que seuls les Chinois ont apporté de l’aide à certains pays européens. Mais on oublie de dire que l’UE aide effectivement ces pays membres ; on oublie d’évoquer l’aide européenne apportée à la Chine il y a quelques semaines, ou encore le fait que l’aide chinoise en Europe n’est pas gratuite, ni au propre ni au figuré, même si elle est la bienvenue. C’est pourquoi la vigilance et la mise à disposition d’informations pour tous est nécessaire.
En outre, la communication des institutions européennes est insuffisante pour promouvoir ses réussites, quand ses errances ou ses manquements sont abondement critiqués. Rappelons le sport national des Etats membres qui ont tendance à blâmer l’Union quand elle ne fonctionne pas et à s’auto-congratuler en passant sous silence la part européenne de leurs succès ! C’est probablement cette « logique » qui réclame à cor et à cri l’action de l’Union en matière sanitaire, alors que cette compétence exclusive des Etats est brandie comme souveraineté nationale dès que l’Union imagine se doter de cette nouvelle compétence… ou au moins la partager.